Le Kyste Pilonidal

Le Kyste Pilonidal ou Kyste Sacro-Coccygien est une pathologie répandue1. Il se forme dans le sillon inter-fessier et plusieurs symptômes permettent d’établir son diagnostic2. Les causes de cette maladie sont multiples et le traitement nécessite une intervention chirurgicale.

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Qu’est-ce qu’un kyste pilonidal ?

Le kyste pilonidal est caractérisé par sa présence dans le bas du dos à environ 5 cm au dessus de l’anus, au niveau du sillon inter-fessier. Dans certains cas, une boule (le kyste) peut apparaître sous la peau à cet endroit précis3.

Son nom « pilonidal » provient du latin « pilo » qui signifie « poil » et de « nidal » pour « nid » – Nid de poil. Il est aussi communément appelé kyste sacro-coccygien de part sa proximité avec le sacrum et le coccyx.

Bénin4, ce kyste ne représente pas de risque majeur pour la santé. Il est une affection très fréquente en occident, touchant principalement les jeunes adultes de sexe masculin. L’incidence de ce kyste dans la population Française serait de 1%5.

Une personne peut être porteuse d’un kyste pilonidal pendant plusieurs mois voir années sans percevoir de gêne notable – À l’exception de démangeaisons et sécrétions ponctuelles (pus / sang) au niveau des pertuis ou fossettes saccro-coccygiennes.

Tant que le kyste n’est pas retiré, il peut s’infecter. Lors d’une crise inflammatoire aiguë, le kyste devient douloureux avec des sécrétions plus importantes au niveau des pertuis6. Dans ce cas, seul un traitement d’urgence par incision avec pose d’un drain pour évacuer le pus + prise d’antibiotiques vont pouvoir soulager l’infection. Cette intervention reste cependant provisoire en attendant un retrait chirurgical du kyste.

Même si bénin, ce kyste n’en reste pas moins une affection pénible nécessitant une intervention chirurgicale et dans certains cas une convalescence longue et de nombreux soins.

Opérations (environ) ont lieu chaque année en France

Source : Clinique de Turin7

%

Des personnes touchées par ce kyste sont des hommes

Source : Études Dwight8 + Sondenaa9

 

L'âge moyen des personnes atteintes d'un kyste pilonidal

Source : Clinique de Turin10

Facteurs de risques et causes

Le Dr. David Miller et le Pr. Keith Harding11 travaillant tous deux à la University of Wales College of Medicine de Cardiff (UK), se sont intéressés de près aux causes et facteurs de risques du kyste pilonidal (lire l’étude en Français).

Selon leur étude, la pilosité, le sexe, l’âge et l’origine ethnique12 sont des facteurs de risque associés à l’apparition d’un kyste pilonidal. Les causes exactes restent encore incertaines. Il semblerait que les hormones, le patrimoine génétique, les poils incarnés13 ou la pression / friction répétée dans cette zone, jouent un rôle dans la formation du kyste14.

D’après une étude menée sur 322 patients affectées par un kyste pilonidal 15 :

  • 44% avaient des occupations sédentaires (position assise)
  • 38% avaient dans leur famille un parent ayant été sujet au kyste pilonidal
  • 50% étaient atteint d’obésité ou de surpoids
  • 34% avaient connu un traumatisme ou une irritation dans la région sacro-coccygienne

En résumé : Un jeune homme d’origine Caucasienne, à forte pilosité, en surpoids et travaillant en position assise, aura plus de chance que la moyenne d’être affecté par un kyste pilonidal. Ce risque sera même accentué si dans sa famille proche, d’autres personnes ont été touchées par cette pathologie.

Au cours de la seconde guerre mondiale, le kyste pilonidal était surnommé la « maladie du Jeep » car touchant les chauffeurs de ces véhicules16 – Position assise + Friction importante.

De nombreux chercheurs essayent de comprendre avec plus de précision les causes et origines du kyste sacro-coccygien. En tant que patient, il est normal de vouloir comprendre le « pourquoi du comment » – Cependant, accepter la « maladie » reste la meilleure solution pour aller de l’avant et s’orienter vers la guérison.

Les symptômes du Kyste Pilonidal

Les symptômes sont multiples et tous localisés au niveau du pli inter-fessier. La présence d’un ou de plusieurs symptômes ne justifient en aucun cas la présence d’un kyste pilonidal17. Seul un médecin sera en mesure d’établir un diagnostic.

Gêne chronique

Le kyste pilonidal est généralement caractérisé par la formation d’une boule sous-cutanée (le kyste), détectable au touché. Cette boule et les démangeaisons au niveau des pertuis, peuvent être sources de gêne.

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Douleur inflammatoire

Lorsque le kyste s’infecte et devient inflammatoire, d’importantes douleurs se font ressentir 18. Dans cette situation, une intervention rapide est nécessaire : Incision de l’abcès + Pose d’un drain pour évacuer le pus.

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Formation de Fossettes

Un symptôme courant est la formation d’un ou plusieurs pertuis (ou fossettes sacro-coccygienne). Facilement reconnaissables, les pertuis sont de petites cavités par lesquelles s’évacuent les sécrétions (pus / sang).

Sécrétion sang / pus

En phase chronique, des sécrétions ponctuelles de sang / pus peuvent avoir lieu au niveau des pertuis19. En phase aigüe (inflammation du kyste), ces sécrétions sont plus importantes.

La pose du diagnostic

La pose d’un diagnostic et la prise en charge sont rapides. Le diagnostic ne peut être réalisé que par un professionnel de santé :Diagnostic pour le kyste pilonidal ou sacro-coccygien par le médecin

  • Votre médecin traitant
  • Un dermatologue
  • Un chirurgien viscérale
  • Un proctologue

N’oubliez pas que nous avons la chance d’habiter un pays avec une prise en charge médicale efficace et quasi-gratuite.

Les traitements disponibles

L’opération est le seul traitement réellement efficace pour soigner un kyste pilonidal20 21. Les traitements sans opération n’existent pas.

Lorsque le kyste est inflammé, un traitement antibiotique est souvent prescrit sans pour autant résoudre le problème définitivement.

De la même manière, les remèdes naturels et autres traitements homéopathiques ne permettent pas de guérir le kyste sacro-coccygien. Ils peuvent cependant soulager la douleur et améliorer la cicatrisation de la plaie après l’opération.

Questions fréquentes

Retrouvez certaines des questions les plus posées au sujet du kyste pilonidal.

Les femmes sont-elles aussi touchées ?

Hommes et femmes sont sujets au kyste pilonidal. Les hommes de part leur pilosité et d’autres facteurs extérieurs, ont plus de chance d’être touchés :

  • 10x plus selon l’étude de Dwight RW, Maloy JK22
  • 2,2x plus selon l’étude de Sondenaa K, Nesvik l, Anderson E, Natas O, Soreide JA23

Les femmes représentent une faible proportion des personnes touchées par cette pathologie.

Peut-on vivre avec un Kyste Pilonidal ?

Dans sa phase chronique, le kyste est indolore et ne présente que peu de gêne. Certaines personnes vivent avec pendant des années parfois même sans s’en apercevoir.

Cependant, il est important de noter qu’une infection peut survenir à tout moment. Le kyste est alors douloureux et une procédure d’urgence afin de drainer le pus et soulager l’abcès doit être réalisée.

De personnes préfèrent retarder au maximum l’opération – Pour des raisons professionnelles ou par peur de l’opération. Cependant, une telle décision peut s’avérer contre productive sur le long terme.

Mon kyste s’est infecté… Que faire ?

Lorsque l’évacuation des sécrétions du kyste ne se fait pas, les risques d’infections augmentent. Un abcès peut se former, créant une inflammation du kyste qui devient chaud et douloureux.

Dans ce cas, il est indispensable de se rendre en urgence chez son médecin, son chirurgien ou à l’hôpital. Seule une intervention avec anesthésie locale pourra permettre de stopper l’infection et calmer la douleur.

Attention, l’opération de retrait du kyste ne pourra se faire que quelques semaines après la fin de cette phase inflammatoire.

Comment savoir si il y a récidive du kyste pilonidal ?

Une seule solution pour savoir si il y a récidive du kyste pilonidal : il faut consulter !

Prenez rendez-vous avec votre chirurgien, votre médecin ou tout autre professionnel de santé qui vous accompagne dans le traitement de votre kyste. Les taux de récidive varient en fonction du type d’opération réalisée24.

Dans le cas d’un kyste « multi-récidiviste », consultez l’avis de plusieurs spécialistes. Entourez vous de personnes de confiance (famille, amis) pour parler et échanger. Se faire accompagner psychologiquement par un professionnel peut être d’une grande aide lors d’une récidive.

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  1. Franklin P. Bendewald, M.D. and Robert R. Cima, M.D, Pilonidal Disease, Clin Colon Rectal Surg. 2007 May.
  2. Miller, Harding, Pilonidal sinus disease. Nov. 2009;
  3. Sternberg, Jeffrey. « What Is Pilonidal Disease ». Retrieved November 14, 2014.
  4. Lineaweaver WC, Brunson MB, Smith JF, Franzini DA, Rumley TO. Squamous carcinoma arising in a pilonidal sinus. J Surg Oncol 1984.
  5. Docteur J. GUILLOTREAU, Journal des Plaies et Cicatrisations, Centre Hospitalier des Armées H. Larrey.
  6. Société Nationale Française de Colo-Proctologie – Kyste Pilonidal.
  7. Docteur Patrick JULIENNE, Clinique Turin, Paris 8ème, Le Kyste Pilonidal.
  8. Dwight RW, Maloy JK. Pilonidal sinus: experience with 449 cases. N Engl J Med 1953; 249: 926-30
  9. Sondenaa K, Nesvik I, Anderson E, Natas O, Soreide JA. Patient characteristics and symptoms in chronic pilonidal sinus disease. Int J Colorectal Dis 1995; 10(1): 39-42
  10. Docteur Patrick JULIENNE, Clinique Turin, Paris 8ème, Le Kyste Pilonidal.
  11. Miller, Harding, Pilonidal sinus disease. Nov. 2009
  12. Berry DP. Pilonidal sinus disease. J Wound Care 1992.
  13. da Silva JH. 2000. Pilonidal cyst: cause and treatment.
  14. Mayo Clinic – Pilonidal Cyst
  15. Sondenaa K, Nesvik I, Anderson E, Natas O, Soreide JA. Patient characteristics and symptoms in chronic pilonidal sinus disease. Int J Colorectal Dis 1995.
  16. Buie L A. Jeep disease. South Med J. 1944;37:103–109
  17. Société Nationale Française de Colo-Proctologie – Kyste Pilonidal.
  18. Mayo Clinic – Pilonidal Cyst
  19. Mayo Clinic – Pilonidal Cyst
  20. da Silva JH. 2000. Pilonidal cyst: cause and treatment.
  21. Khanna, A; Rombeau, JL (March 2011). « Pilonidal disease »Clinics in colon and rectal surgery. 24 (1): 46–53.
  22. Dwight RW, Maloy JK. Pilonidal sinus: experience with 449 cases. N Engl J Med 1953; 249: 926-30
  23. Sondenaa K, Nesvik I, Anderson E, Natas O, Soreide JA. Patient characteristics and symptoms in chronic pilonidal sinus disease. Int J Colorectal Dis 1995; 10(1): 39-42
  24. Diane St-Cyr, inf. certifiée en stomothérapie (C), B.Sc., M.Éd., Le sinus pilonidal
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